LÉGENDE PHOTO : ANCHOIS SICILIENS CE NE SONT PAS DES POISSONS DE GRANDS FONDS MAIS LA PHOTOGRAPHIE EST APPÉTISSANTE
TEXTE ECRIT EN DÉCEMBRE 2012 APRÈS LE CONSEIL DES MINISTRES DE LA PÊCHE À BRUXELLES
Les conseils de ministres européens viennent d’augmenter considérablement le quotas des poissons de grands fonds aux noms de guerriers des profondeurs. Le sabre noir et le grenadier de roche, poissons placides vivant en eaux profondes. Habituellement tranquilles,car, même avec des grandes bottes d’ogre, l’homme n’arrivait pas à y plonger d’une manière efficace ses grandes épuisettes. Mais depuis, la technologie a rendu à ceux qui n’avait pas l’intelligence, l’expérience, l’endurance du chasseur, la possibilité de se goinfrer de ressources cachées de l’homme,depuis des millénaires, dans des profondeurs inaccessibles . Ce n’est plus pour manger que les armateurs arment des bateaux mais bien pour l’étincelant Porsche Cayenne, la piscine à 28°C, et l’avenir de leurs enfants . Le sabre sans goupillon, ainsi que le grenadier sans ancre(L’ancre et la grenade Mac Orlan)ont intérêt à se faire des tranchées en eaux profondes, à rentrer aux abris des casemattes de mattes de poissons. Car, ça va gratter le fond, ça va racasser de la charrue pélagique en eaux froides. La petite pêche artisanale sera surveillée comme l’écume des jours sur le feu de l’écologie visible. Près de la côte, pas de quartiers pour les frères de la côte. Mais au loin et au profond laissons les grands intérêts des moins nombreux continuer à prendre ce qu’il y a encore à gratter. Car l’invisible, le sombre, le profond, là où les stocks sont réservés à des bateaux dont l’appétit et le financement sont industriels. Comme tout armateur coincé dans une logique d’objectif, de remboursement de prêts, de mise au chômage des équipages, des ouvriers des usines dans des régions historiquement tournées vers la mer. Depuis hier, le Conseil a aspergé leur intérêts d’embrums revigorants en donnant sa bénédiction d’augmentation des quotas. Depuis hier, ces armateurs sont bénis du goupillon des ministres européens trempé dans les larmes des sirènes du bons sens. Les sirènes, elles sont devenues muettes, comme interloquées que les ministres refusent de les entendre, les oreilles encombrées de fantastiques chiffres fantasistes, toujours solidement arrimés par leurs fidèles équipiers au grand mat de l’économie de marché. Les sirènes décidèrent, hier, juste après la communication de cette décision d’augmentation des quotas en faveur de la chasse éperdue de leurs copains des grands fonds, une action radicale de pirates de la mer. Plutôt qu’une vaine grève des chants ou bien encore une vaine grève de la faim. Le conclave des sirènes réunie par 3000m de fond dans le sud de Ouest-Gascogne a entériné la décision à la majorité de porter au menu du dauphin et du chien. Pourtant, le dauphin, est un des amants préférés des sirènes. Car sensuel, lisse, toujours parfaitement épilé, tendrement humide, honorable et souriant, le sexe délicieusement dur et turgescent, toujours prêt.
Mais une des passionaria des sirènes monta sur un rocher et harangua la foule venue de tous les fonds du monde.
-« Le dauphin, on va le bouffer tout cru!! pour faire réagir ces foules sentimentales ignorantes des décisions iniques des ministres.Et en plus, je propose aussi de boulotter des chiens. Mais pour le clébard. Je propose une recette vengeresse pour nos camarades des abysses salement décimés dans la nage des fourneaux de la gastronomie impérialiste : nos camarades les homards. ALors maintenant instituons nous aussi nos recettes de repressailles : le chien à la sauce Thermiqued’or. Rôti et laqué. Délicieux. Camarades! »
Mais augmenter le quota de pêche des sabres,pourquoi les sirènes sont-elles contre? Pour celà, il faut l’éclairage pertinent d’une explication scientifique. Un biologiste marin de l’IFREMER qui a étudié l’éthologie de ces femmes, au haut, du corps sublimes. ll a découvert l’interaction si importante entre les populations des sirènes et celles des sabres. Car ces poissons long comme des rubans jouent un rôle très important dans les préliminaires des orgies sexuelles des sirènes avec les dauphins. Il viennent avec leurs longs corps souples enrubanner les zones érogènes de la queue écaillée des sirènes. Les titiller délicatement pour les mettre dans une disposition orgasmique maximale lors de la rencontre avec le dauphins.
Mais, les ministres aux visions étriqués et pragmatiques d’une myopie toute volontaire, car ils refusent de cracher dans le masque, ce qui permettrait une bonne vue dans les eaux profondes du bon sens. Avec en plus, les superbes cadeaux distribués par les lobbys, ce qui aide encore plus à la prise de décision pour apercevoir à l’horizon le mirage de le chemin de l’intérêt général : des œllières en chevreau de l’Himalaya,cousu sellier, griffées Hermés. Donc, nos ministres libres et libertaires comme au bon vieux temps de la piraterie et des lettres de changes ont signé l’augmentation du quota, en bons connaisseurs de la politique du « pas vu pas pris » puisque ces poissons sont dans les grands fonds, là où peu d’électeurs se délectent de leurs abérrations. Décision du Conseil donc, augmentont la collecte de poissons gratuits. Alors les sirènes, dépitées par tant d’arrogance aveugle, ont décidé que la contre-attaque devait se faire sur le plan médiatique. Rien ne sortira du bon sens, de l’argumentation raisonnée. Rien ne pourra faire plier les décideurs démocratiques, si loin des fonds et si prêts des fonds des banques. L’œil occupé par des graphiques de résultats nets. Donc, action dans l’unité. La révolution des sirènes. Pour le prochain banquet des sirènes : en entrée, petits chiens à sa mémère rôtis en jus d’algues, suivi d’une magnique entrecôte de dauphins à la braise.La passionara des sirénes repris son discours pour tenter de convaincre : « Assez de se faire piller notre cheptel de chéris, le sabre et le grenadier. Les humains ne de peuvent continuer à nous tondre la laine sur le dos, pardon! à nous écailler la caudale pour faire de la plus-values économique. Nous aussi nous allons becqueter leurs chéris les petits chiens à sa mémère et leur Flipper chéri avec lequelle ils adorent nager dans les lagons bleus. »
Une fune droite comme le tir d’un missile sol-air se tendit dans le dos de la passionara. Tout de suite suivie par une rangées de bouées et le tressé des mailles, comme une bouche affamée engloutissant la vie des sirèrens dans la même destinée que Jonas. Tandis qu’un ronronnement lointain vibrillonnait dans l’eau, une hélice tournoyait tel le lys radieux. Puis soudain, comme par magie. Toutes les sirènes du cénacle disparûrent emportées dans un silence abyssal. Depuis, les enfants des écoles adorent le poisson pané, ils lui trouvent un meilleur goût. Les papas et les mamans sont très fiers de voir que leurs enfants aiment enfin le poisson plutôt que le Mac Donald. Ah oui mais moi, pas MacDO, je vais chez Quick comme les ministres européens.
A Lorient ou aux caisses des Intermarché, il n’y a pas que des caissières et des ouvrières des usines à poissons qui travaillent pour survivre tout en chantant la fameuse chanson de marins. « Nous irons à Messine pêcher la sardine, nous irons à Lorient pêcher le hareng » Mais à Lorient, le hareng c’est pas ça qui paye. Les flottilles de pêche des grands armateurs européennes disposent d’un argument de choc. La crise est partout, le chomâge augmente. Et pour relancer une économie atone par l’absurdité de sa mauvaise gestion de l’abondance, une solution. Nous avons les bâteaux, construits avec nos prolétaires, nous avons les technologies de détections des profondeurs, des sonars, des GPS, des usines de transformations, des frigos vides,et la crise est là. Certes les mattes de vérole de pesket planquées dans les fonds profonds, c’est pas aux ministres symbolistes qu’il faudra demander d’enfiler le ciré et les bottes. Tiens je fais aller ramasser des palourdes avec mon engin de pêche interdit, un râteau à long manche. C’est interdit mais je vais briser ma conscience légaliste car je kiffe trop les palourdes. Et en plus les râteaux à manche court et seulement trois griffes avec écartement légal, ça donne mal au dos. Et c’est à ça qu’il a pensé le législateur… pour préserver la ressources. Donner mal au dos aux petits retraités??